Interview avec Katrien De Koster – coordinatrice de l’antenne Flandre du GAMS

interview Katrien De Koster Gams AnversCe mois-ci nous avons rencontré Katrien De Koster, coordinatrice de l’antenne Flandre du GAMS.
Accompagnement individuel, création et distribution d’outils, vidéo-échange avec la communauté Peul à Vélingara, activités en groupe ou encore gestion des signalements… Katrien nous présente les nombreux projets en cours.   

Qui est Katrien De Koster ?
Katrien a fait des études en sciences sociales, dont des études en genre, et travaille au GAMS depuis un peu plus d’un an. Elle coordonne les activités dans la région Flandre et travaille entre Bruxelles et Anvers, où se situe le bureau de l’antenne Flandre du GAMS. « Je fais des entretiens individuels avec aussi bien des hommes que des femmes. J’organise également des activités de groupe tous les derniers vendredis du mois à Anvers. On parle, on échange sur beaucoup de sujets. L’antenne réagit aussi aux signalements, qui commencent à augmenter en Flandre…»

L’antenne Flandre organise également des formations sur les MGF, en moyenne une formation par mois, et élabore des outils de sensibilisation. Actuellement l’équipe travaille sur un outil pédagogique destiné aux jeunes, qui sera utilisé lors des interventions dans les écoles, dans les mouvements de jeunesse, des cours alphabétisations… Pour Katrien c’est aussi «une manière de sensibiliser les professeurs aux MGF, pour qu’ils et elles apprennent  à mieux repérer les situations à risque dans leurs classes… »

Vous travaillez également avec Fedasil, vous intervenez notamment dans les centres d’accueil ?
« Oui, l’année passée, on a fait un projet très sympa, on a créé des affiches de préventions avec et pour le public cible, l’idée était de voir comment utiliser des symboles et un langage plus clair pour les personnes qui viennent tout juste d’arriver en Belgique. C’était très chouette et maintenant on est en train de distribuer les affiches avec les participant-e-s. Les personnes apportent les affiches dans les écoles, quand ils et elles ont rendez-vous chez le médecin, et aussi dans leur vie quotidienne. Le GAMS en distribue quand on va dans un centre quelque part, quand on va dans une formation, des choses comme ça. »

Qu’allez-vous faire cette année ?
« Cette année on va monter un projet plus individuel, permettre aux participants de raconter de manière visuelle leurs propres histoires, leurs vies dans leurs pays d’origine, leurs voyages, leurs fuites … »

L’un des derniers grands projets de l’antenne Flandre est un « vidéo-échange » avec les communautés Peul à Anvers et au Vélingara, au Sénégal. En février 2015 l’antenne a organisé un débat sur l’excision dans ses locaux à Anvers. Il y avait une quinzaine de personnes, des hommes et des femmes. Le débat a été filmé et une équipe du GAMS est ensuite partie pour Vélingara pour montrer la vidéo. Le but du projet est de créer un échange, un dialogue entre le « Nord » et le « Sud ». Le projet a été monté en partenariat avec la Plateforme Africaine.

« Au début du débat, il avait un peu de nervosité pour les hommes, parce qu’ils ne savaient pas comment réagir sur le sujet, c’est vraiment tabou surtout quand c’est un groupe mixte. Puis au bout d’un moment le débat s’est lancé avec mon collègue qui a vraiment bien animé. Les femmes ont aussi témoigné personnellement. A mon avis pendant le débat, les personnes ont vraiment parlé de choses personnelles, des choses qu’on ne peut pas dire juste comme ça. Les personnes ont un peu honte, c’est un sujet délicat. »

Pourquoi le Sénégal, pourquoi les Peuls ?
« Nous avions un lien particulier avec le Sénégal parce que notre Présidente est Sénégalaise et on a des collègues qui sont Sénégalais. Le Vélingara est une région au Sénégal qui à vraiment une prévalence de MGF très haute. En plus, à Anvers il a une grande communauté Peul. »

La suite du projet sera un petit court-métrage de 15-20 minutes qui sera utilisé dans les formations et les animations de l’asbl.

Les Stratégies Concertées MGF regroupe des acteurs concernés par les MGF. A votre avis, est-il utile de travailler en réseau sur la question des MGF, en Flandre ?
« Absolument. On voit actuellement qu’on a de plus de demandes d’interventions et également une augmentation des signalements dans la région. Dans ce contexte, le besoin de communiquer et de travailler ensemble se fait de plus en plus sentir. Il y a clairement un besoin de concertation de tous les acteurs en contact avec des publics à risque de MGF. Il faudrait également continuer à développer les outils communs, tels que le kit de prévention [disponible en français et en néerlandais],  et mettre en place un outil commun pour gérer les signalements… »

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