Ce dimanche 23/08/2015 a eu lieu le Solidaris Day à Blegny en région Liégeoise. A cette occasion, l’équipe du Centre de Planning des Femmes Prévoyantes Socialistes de Liège a réalisé un stand sur « les violences de genre ». A travers…
Ce mois-ci nous avons rencontré Katrien De Koster, coordinatrice de l’antenne Flandre du GAMS. Accompagnement individuel, création et distribution d’outils, vidéo-échange avec la communauté Peul à Vélingara, activités en groupe ou encore gestion des signalements… Katrien nous présente les nombreux projets en…
Celles et ceux qui ont raté la présentation de l’ouvrage « Femmes, Excision et Exil. Quel accompagnement thérapeutique possible? » peuvent désormais voir les contributions en ligne. Vous trouverez toutes les vidéos de la conférence ci-dessous. Présentation d’Annalisa D’Aguanno, psychologue clinicienne du GAMS Belgique.…
Je souhaitais vraiment d’abord planter le décor et montrer qu’on se basait sur des observations pratiques de notre travail quotidien. Il y a aussi des références scientifiques. Mais je voulais vraiment redonner la place aux personnes qui nous ont permis d’apprendre ce métier. Dans la préface et dans la conclusion, on dit : « il n’y a pas d’expert MGF. Il y a juste des gens qui sont à l’écoute d’autre gens. C’est tout. »
(…) dans la plupart des communautés dans lesquelles l’excision se fait, ce sont les femmes qui le font et qui, maintenant, ont été sensibilisées. Elles commencent à comprendre que ce n’est pas bon et elles ont envie d’abandonner. Mais le fait qu’il n’y a pas d’homme qui en parle, peut-être, ça peut freiner le courage qui venait de naître en elles pour essayer de parler de la pratique. Mais s’il y a des hommes qui se lèvent et qui se joignent à ce mouvement pour dire « oui, ça suffit, on n’a pas envie de ça ! » Ca peut les motiver, ça peut leur rendre encore espoir de savoir que voilà, il y a des gens qui comprennent qu’effectivement, il y a une souffrance et qu’on ne s’épanouit pas avec ça. Je pense oui.
Certaines personnes de ma communauté pensent que je suis envoûtée parce que je lutte contre la pratique, parce que je la critiquais et que je disais que cela apporte des souffrances. Mais c’est la réalité ! Nous, on en souffre. Ca joue encore sur beaucoup de couples qui sont là, aujourd’hui : beaucoup franchissent les portes mais les femmes ont peur de se plaindre parce que pour elles, elles trouvent que c’est la honte.
Et c’est vrai que, comme disait une gynécologue de la Free Clinic, les dames qui sont excisées, si on ne fait pas attention, on peut passer à côté. Une femme infibulée, on ne peut pas passer à côté mais… une femme excisée, nous pouvons ne pas le voir, nous ne regardons pas d’office si une femme a un clitoris, lorsque nous faisons un examen gynécologique. Et si on n’en parle pas à la femme, elle ne va pas nous en parler !
Dans la majorité des écrits que j’ai pu lire, je constatais qu’il y avait beaucoup de choses qui étaient faites dans le sens de sensibiliser les femmes pour qu’elles ne fassent pas ça à leurs enfants, à leurs fillettes. Mais je n’ai pas vu, en tout cas j’ai très peu vu, des actions qui ont été dirigées vers les hommes, vers les papas… Or, je pense que dans la majorité des sociétés concernées par les MGF, ce sont des sociétés d’abord patriarcales. C’est-à-dire que ce sont les hommes qui ont le « pouvoir », ou en tout cas l’autorité que ce soit officiel et officieux.
La philosophie de prise en charge de CeMAViE s’appuie sur une prise en charge multidisciplinaire qui est extrêmement d’actualité en médecine. Il y a beaucoup, beaucoup de pathologies qui sont maintenant prise en charge de manière transversale, par plusieurs spécialistes en même temps. L’idée est d’éviter qu’une patiente aille de docteur en docteur lors d’un long périple de rendez-vous étalés sur plusieurs mois. Quand ces problèmes sont reliés les uns aux autres, on essaie de faire consulter les docteurs au même endroit. Donc, en gros, que ce soit les docteurs qui se déplacent et la patiente qui restent fixe plutôt que ce soit l’inverse. C’est pour cela que j’ai choisi de m’installer dans les locaux de la clinique du périnée qui a été conçu pour cette prise en charge multidisciplinaire de proximité.
Dans le travail que je fais en Guinée, j’ai appris beaucoup de choses que je peux utiliser ici : mes connaissances de la problématique, de la Guinée, et l’ouverture… Cela m’aide par exemple dans le contact avec les femmes ou avec les hommes qui viennent au GAMS. Mais, à l’inverse ce que j’ai appris au GAMS m’aide aussi en Guinée. Par exemple, quand je suis retournée en Guinée cet été, j’ai emporté tous les outils développés par le GAMS. Je les ai partagés là-bas avec les collègues et avec les comités dans les villages. Ils les ont beaucoup appréciés.