Relais communautaires: les hommes agissent aux côtés des femmes et avec elles! – témoignage d’Alpha Soumah

Relais communautaires: les hommes agissent aux côtés des femmes et avec elles! – témoignage d’Alpha Soumah

Je suis très content d’être un homme impliqué dans la lutte des mutilations génitales. J’ai aussi été très satisfait du nombre de messieurs qui ont participé à la formation de relais communautaire. Je croyais que j’étais seul…, mais à ma sortie du centre, j’ai compris qu’il y avait beaucoup de personnes aussi qui étaient impliquées. Ca, ça m’a donné encore plus de courage parce que j’ai découvert beaucoup de messieurs, des jeunes. Plus je passais de temps avec eux, plus cela m’a prouvé que beaucoup sont impliqués dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. Donc, pour moi encore, il est important d’aller de l’avant: ceux qui ne savent pas, les messieurs qui croient que ça ne les concerne pas, je vais leur dire que ça les concerne. Nous sommes les pères de famille, nous sommes les pères des jeunes filles et nous sommes les maris de ces dames. Quand elles souffrent, nous aussi forcément on va souffrir, surtout si on les aime, …

An Vercoutere – Un pont entre la Guinée et la Belgique

An Vercoutere – Un pont entre la Guinée et la Belgique

Notre approche est très locale : on joue sur le changement de comportement mais avec du respect pour la culture. (…) Nous, on va d’abord demandé la parole, on regarde ce qui se passe, on ne juge pas, on ne sensibilise pas encore. On repart et puis on contacte ceux qui ont assisté aux causeries et qui se positionnaient vraiment contre l’excision. On les contacte et on collabore avec eux. (…) Il y a eu des initiatives locales, que nous n’imaginions pas! Par exemples, des personnes ressources, des villageois, faisaient des petites visites à domicile, c’est-à-dire des entretiens entre deux personnes et pas en groupe. Dans certains villages, par exemple à Gbéléma, le doyen du village a dit que maintenant s’il y a encore une fille qui est excisé, il faut payer le prix, une amende: un bœuf doit être donné au village. Ce sont des choses qui sont très touchantes. Et je crois que c’est ça qui a été la force de la sensibilisation.

INTACT – De la nécessité d’aller sur le terrain, en Guinée

INTACT – De la nécessité d’aller sur le terrain, en Guinée

Bien que possibles, les poursuites judiciaires sont inexistantes. Beaucoup d’acteurs nous ont exprimé la nécessité que l’Etat démontre sa volonté de lutter réellement contre l’excision, par exemple par des déclarations fortes et l’octroi de moyens financiers suffisants aux acteurs chargés des poursuites (police, parquet, tribunaux). De nombreux témoignages évoquent que durant l’été, des groupes de petites filles déambulent dans les rues de Conakry, vêtues de vêtements traditionnels, pour aller se faire exciser aux yeux de tous. Et personne ne fait rien. Or, le Parquet a les moyens de poursuivre une exciseuse. Mais ce n’est pas le cas. L’impunité présente aujourd’hui déforce le travail de prévention et la protection des fillettes n’est dès lors pas encore possible en Guinée.

FPS à Liège – Lancement du projet « Préparation à la Naissance »

FPS à Liège – Lancement du projet « Préparation à la Naissance »

Le projet MGF s’articule aujourd’hui sur plusieurs axes de travail : accueil du public concerné, consultations spécifiques (sociales, médicales et juridiques), accompagnement psychologique, activités de groupe et de sensibilisation auprès du public tout venant, du public concerné et des professionnels-les. Notre centre fait partie du Collectif Liégeois contre les Mutilations Génitales Féminines (CL-MGF) et collabore avec le GAMS.

Les MGF à l’école! – Mise en place d’un projet « complet » sur les MGF

Les MGF à l’école! – Mise en place d’un projet « complet » sur les MGF

A ce moment-là, en 2011, je ne connaissais pratiquement rien de ce qui existait en Belgique, au niveau réseau. J’avais vaguement entendu parler du GAMS mais sans plus. Je ne connaissais même pas INTACT ! C’est vraiment à partir de cette situation que je me suis informée, j’ai bouquiné, j’ai fait des recherches. Et j’ai trouvé que c’était vraiment un terrain dans lequel il fallait avancer mais pas seule.

« Je vais continuer, jusqu’à la fin de ma vie, à combattre l’excision… « 

« Je vais continuer, jusqu’à la fin de ma vie, à combattre l’excision… « 

C’est en Belgique, lors d’une consultation chez un gynécologue, 5 ans après son arrivée, que Mme Fos a appris qu’elle était « différente des autres femmes », que toutes les femmes n’étaient pas excisées. Suite à la réaction du gynécologue, elle se sent mal. Elle décide d’en parler à quelqu’un de confiance qui l’oriente vers un Planning Familial (Louise Michel). Mme Fos prend alors conscience que si elle n’obtient pas un statut de réfugiée, de retour au pays, sa fille risque d’être elle-même excisée. A ce moment-là, elle décide d’agir. Elle contacte les journaux, la télévision. Elle décide de se battre pour préserver sa fille.

Création d’un guide pratique sur le « savoir-être et savoir-faire en entretien »

Création d’un guide pratique sur le « savoir-être et savoir-faire en entretien »

Annalisa D’Aguanno est psychologue au GAMS Belgique où elle travaille depuis 5 ans. Fin 2012, elle publiait avec une collaboratrice, Catarina Koletsis, un guide pratique sur le savoir-être et savoir-faire en entretien. Elle coordonne a présent l’écriture d’un livre sur le travail thérapeutique mené au sein des associations qui ont une expérience de femmes migrantes, demandeuses d’asile et qui ont été victimes de mutilations sexuelles et/ou d’autres types de violences de genre (par exemple, mariage forcé vécu au pays). Ce livre devrait sortir fin de l’année 2014. L’élément qui a un déclenché l’écriture du guide est une formation – Comment gérer le stress? – que Annalisa et Catarina ont donnée pour répondre aux questionnements des professionnels-les.
« Après la formation, nous nous sommes fait la réflexion que « quelque chose avait été dit » et qu’il faudrait formaliser tout cela par écrit. A la même période, un appel à projet du Fond Européen pour les Réfugiés-es (FER) s’est ouvert. »

Création d’affiches de sensibilisation au centre Croix-Rouge Henri Dunant d’Hotton

Création d’affiches de sensibilisation au centre Croix-Rouge Henri Dunant d’Hotton

Au début, je minimisais un peu l’atelier, parce qu’on m’en a parlé mais je n’avais jamais assisté à ce type de formation… Le premier jour, j’ai un peu douté : le projet nous a été présenté, nous avons dessiné un peu. Je me suis dit « Non ! On est venu pour dessiner ou pour se présenter ?! Moi, je viens à un atelier du GAMS et c’est comme ça ?! » Mais le deuxième jour… En fait, c’est le deuxième jour que j’ai aimé le plus : ce jour, le travail a débuté normalement. On a bien travaillé : il y avait de l’ambiance, tout le monde se donnait des idées. Ca m’a aidé aussi, ça m’a donné un peu d’expérience : parce que là… j’ai entendu beaucoup de chose, j’ai tiré beaucoup d’idées des gens, j’ai noté beaucoup de choses.