Série d’ateliers en ligne 2023 « la série sexo autour des mutilations génitales féminines » !

Série d’ateliers en ligne : série sexo autour des MGF.

À partir de février 2023, les Stratégies Concertées de lutte contre les MGF (SC-MGF) lancent une nouvelle série d’ateliers en ligne. Les réseaux bruxellois et wallons SC-MGF vous proposent six ateliers en ligne, à destination des professionnel.le.s , en contact avec les personnes concernées par les mutilations génitales féminines (MGF) et des femmes concernées pas les MGF.

Dans cette section, vous trouverez les enregistrements de chaque atelier.

Atelier 1 : Les bases du clitoris : socialisation corporelle et rapport à l’organe.

Comme vous le savez, ce mardi 14 février 2022 a eu lieu le premier atelier sexo des Stratégies Concertées de Lutte contre les MGF (SC-MGF). 

L’atelier et les discussions avaient différents objectifs.

D’une part il s’agissait d’échanger sur la physiologie et l’anatomie féminine ainsi qu’échanger sur les éléments historiques de la sexualité féminine. Pourquoi ? Parce que la structure anatomique complète du clitoris est très souvent méconnue. D’ailleurs, elle apparaît peu dans les manuels scolaires. Pourtant, sa partie externe peut être accessible, explorée, ressentie par soi-même et/ou sa/son partenaire. Cette auto-exploration est à mettre toutefois au conditionnel puisque qu’elle peut être entravée par des tabous puissants la concernant et/ou par des pratiques de mutilations génitales féminines (MGF). 

D’autre part, il s’agissait d’échanger sur les enjeux socio-culturels et de déconstruire les croyances autour de cet organe que ce soit ici ou dans les autres communautés. En effet, si le clitoris concerne directement le champ des sexualités, du désir, des plaisirs, il incarne également une certaine socialisation corporelle propre aux contextes socio-culturels d’où viennent les femmes concernées par les MGF. Sa méconnaissance participe encore largement à une représentation sociale d’une anatomie et donc d’une sexualité féminine tournée vers la reproduction. La volonté de ce webinaire était de faire connaître l’anatomie complète et l’historique de cet organe pour restituer une image de soi intègre et autonome pour les femmes concernées.

Pour se faire, deux intervenantes ont animé le webinaire : Céline Liurno, psychologue et sexologue clinicienne, au sein du Centre de planning familial SOARALIA Liège –  et Mariama Bah Responsable des Community Voices au sein des stratégies concertées du GAMS Belgique.

Dans un premier temps, Céline Liurno est revenue sur l’historique et les différentes visions que nous avons du clitoris. En passant par sa découverte, les peurs qu’il suscite et ses représentations anatomiques dans nos livres scientifiques, elle a démontré le traitement inégalitaire que connait cet organe face à son compère masculin à travers les époques et les cultures. A cet égard, elle nous a présenté la problématique de la clitoridectomie en Occident ou encore des MGF dans les pays d’Afrique subsaharienne ou en Asie. Ensuite, le focus porté par Céline a porté sur le plaisir féminin. En d’autres mots quelle place accorde-t-on au plaisir féminin dans notre société et comment celui-ci peut être satisfait quand nous avons connu une sorte de MGF. Finalement, son intervention s’est conclue par un partage d’outils divers autour du clitoris (schémas, outils pédagogiques, jouets, site web, …). Les liens vers ces outils sont disponibles à la fin de cet article.

Dans un second temps, Mariama Bah a pris la parole, en tant que femme concernée, autour des diverses représentations connues sur le clitoris. En effet, que ce soit dans les différentes communautés africaines ou européennes, de nombreuses histoires associent cet organe à de l’impureté ou un risque de rendre les hommes impuissants. Par exemple, elle nous partage que chez les « Mossi », le clitoris serait susceptible de causer la mort du  nouveau-né, s’il touche sa tête lors de l’accouchement. Il est donc associé au danger, à la mort. Elle nous partage encore que dans certaines communautés africaines les femmes non-excisées sont considérées comme des femmes faciles. En traversant ces différents témoignages, Mariama a déconstruit les stéréotypes et histoires associé.es au clitoris.

Finalement, le webinaire s’est terminé sur une session de questions/réponses où les différent.es participant.es ont partagé leur interrogations ou expériences autour du clitoris. 

Voici les différents outils partagés lors du webinaire :

Atelier 2 : Sexualité et les mutilations sexuelles féminines – Sortir des croyances limitantes, tant du point de vue des personnes concernées que celui des professionnel·le·s.

Ce jeudi 6 avril 2023 a eu lieu le deuxième atelier sexo des Stratégies Concertées de Lutte contre les MGF (SC-MGF). Celui-ci portait sur la Sexualité et les mutilations sexuelles féminines – Sortir des croyances limitantes, tant du point de vue des personnes concernées que celui des professionnel·le·s.

Ce deuxième atelier avait pour objectif de déconstruire les stéréotypes, histoires et préjugés autour de la sexualité féminine des femmes concernées par les MGF. En effet, les femmes concernées par des mutilations génitales féminines perçoivent souvent leur corps comme étant « incomplet », « fermé » et ne correspondant plus à la valeur esthétique qu’il avait acquis dans le pays d’origine à travers l’excision. La sexualité, pensée strictement dans le cadre du mariage, est dépeinte avant tout comme étant douloureuse, avec des sensations de déchirure et de cassure lors des rapports sexuels. De plus, le désir et le plaisir sexuel sont souvent imaginés par les femmes concernées par une MGF comme étant largement tributaires du clitoris. Organe lui-même perçu comme étant totalement absent de leur corps. La primauté du clitoris dans la sexualité féminine rend compte d’une vision médicalisée et occidentale intériorisée par les femmes concernées par des MGF qui risque de les enfermer dans une vision dépréciative de leur corps et péjorer leur sexualité.

Notre première intervenante, Marie-Jo Bourdin, thérapeute psycho sociale Retraitée, Ex Directrice Adjointe au Centre Médico Psycho Social Françoise Minkowska (Paris), nous expliquait que la norme en matière de sexualité est abordée sous différents angles tels que jouir comme une européenne, être une vraie femme, s’autoriser le plaisir, demande de reconstruction. En d’autres mots, elle expliquait comment cet ensemble de fausses croyances impacte négativement la vie sexuelle des femmes concernées. 

Et pourtant, les organes génitaux féminins ne sont pas les seuls déterminants de la satisfaction sexuelle des femmes. Nous avons abordé cette thématique dans la seconde partie du webinaire. Comme nous l’expliquait Marie-Jo Bourdin, et notre deuxième intervenante, Diariou Sow, présidente du GAMS Belgique, et assistante sociale, c’est une erreur de limiter le plaisir sexuel aux femmes non-excisées. A cet égard d’autres facteurs, autre que les MGF peuvent jouer un rôle négatif dans la satisfaction sexuelle. En effet, des expériences sexuelles négatives répétées, des croyances culturelles enracinées, des évènements traumatiques antérieurs (mariages forcés, viols, ..), mauvaise image de soi ou encore problèmes conjugaux peuvent être autant de facteurs qui participent à cette insatisfaction. Dans l’autre sens, de nombreux autres manières d’obtenir du plaisir, quand nous sommes concernées par les MGF, sont invisibilisées. En effet, par exemple, le clitoris n’est pas le seul déterminant de bien-être ou plaisir sexuel. N’importe quelle partie du corps peut devenir une zone erogène. Aussi, une partie du clitoris n’est pas excisé et reste sous les cicatrices. Ainsi, il est possible d’avoir des relations sexuelles satisfaisantes et atteindre l’orgasme. Il est important que les profesionnel.les puissent informer de la meilleure manière possible les femmes concernées et déconstruire les stéréotypes.

Finalement, le webinaire s’est terminé sur une session de questions/réponses où les différent.es participant.es ont partagé leur interrogations ou expériences autour de la sexualité.

Voici les contacts de Marie-Jo Bourdin ainsi que son livre présenté lors du webinaire :

  • Adresse mail : mjobourdin@hotmail.com
  • Lien d’achat pour le livre : https://www.fnac.com/livre-numerique/a12505088/Marie-Jo-Bourdin-Les-blanches-ne-sont-pas-frigides 

Atelier 3:les premières fois : focus sur les violences sexuelles et leur impact sur la sexualité de femmes concernées par une MGF.

Ce mardi 23 mai 2023 a eu lieu le troisième atelier de la série sexo des Stratégies Concertées de Lutte contre les MGF (SC-MGF). Celui-ci portait sur « les premières fois : focus sur les violences sexuelles et leur impact sur la sexualité de femmes concernées par une MGF »

 

Les premières fois en matière de sexualité peuvent souvent être plus difficiles, traumatiques ou même douloureuses en cas de violences sexuelles.

De fait, la sexualité est souvent décrite par les femmes concernées par les violences sexuelles y compris les MGF comme étant douloureuse et rarement comme de plaisir. Ces violences subies entraînent des conséquences certaines sur la vie sexuelle des victimes.

L’OMS rappelle qu’une bonne santé sexuelle « requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient source de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. »

Pour de nombreuses femmes concernées par une mutilation génitale féminine, la sexualité est fortement influencée par le vécu de violences et autres mauvaises expériences, même si certaines femmes ont pu retrouver un épanouissement sexuel. Pour beaucoup d’entre elles, l’épanouissement sexuel n’est pas quelque chose de facile et de nombreuses femmes concernées associent cela généralement à l’excision.

Intervenantes

  • Cendrine vanderhoeven, sexologue, CHU Saint-pierre
  • Hawa Cissé Bah, animatrice communautaire GAMS Belgique

Atelier 4: Manifeste pour une sexualité satisfaisante: Présentation du processus de travail et d’empowerment pour les participantes d’un atelier communautaire

Ce jeudi 14 septembre 2023 a eu lieu le quatrième atelier de la série sexo des Stratégies Concertées de Lutte contre les MGF (SC-MGF). Celui-ci portait sur :Manifeste pour une sexualité satisfaisante: Présentation du processus de travail et d’empowerment pour les participantes d’un atelier communautaire.

cet atelier s’est concentré sur un groupe de femmes partageant un objectif commun : vivre une sexualité libre et épanouie malgré les défis posés par les mutilations génitales féminines. Ces femmes ont participé à un atelier communautaire où elles ont abordé la déconstruction des schémas de sexualité façonnés par des expériences de violences, en faveur d’une sexualité choisie pour elles-mêmes.

Au cours de cet atelier, les femmes concernées par les MGF ont eu l’opportunité, avec le soutien de professionnelles, de réfléchir à leur sexualité passée, présente et future. Elles ont pris conscience de la possibilité de choisir une sexualité qui leur convient et qui serait à la fois, satisfaisante, libre et épanouissante.
 

Quelques bonnes pratiques:

quelles bonnes pratiques souhaitez-vous partager avec les professionnel.le.s qui accompagnent les femmes concernées par les MGF dans les réflexions sur de sujets tels la sexualité , plaisir,..? 

 

  • Créer un espace de sécurité dès le départ et au fil des rencontres. C’est la base. Un lieu de confiance, de respect où certains approfondissements peuvent avoir lieu. Pour la partie sur les pratiques sexuelles personnelles, nous avons demandé le consentement ainsi que questionné les participantes sur la meilleure façon de procéder pour descendre dans cet intime à savoir : en groupe ou en individuel.

 

  • Proposer des activités qui poussent à sortir de la zone de confort (si espace de sécurité, alors ok), un peu « bousculade », provocatrice. MAIS Accompagner le processus individuel au rythme de chacune tout en sachant que dans le groupe, des vitesses différentes coexistent, et certaines personnes plus à l’aise, plus avancée sur leur cheminent personnel ont pu témoigner face à d’autres et devenir des figures d’identification possibles. Empowerer les participantes par les participantes elles-mêmes.

Intervenantes : 


Annalisa D’AGUANNO, psychologue, GAMS Belgique
Carolina NEIRA VIANELLO, infirmière sociale, GAMS Belgique
Feven TSEHAYE TEKLE, animatrice communautaire, GAMS Belgique

 

Atelier 5: « La place des partenaires dans la sexualité : focus sur la communication dans les couples.»


Ce mardi 24 octobre 2023 a eu lieu le cinquième atelier de la série sexo des Stratégies Concertées de Lutte contre les MGF (SC-MGF). Celui-ci portait sur :« La place des partenaires dans la sexualité : focus sur la communication dans les couples.»

 

Cet atelier fait suite au précédent  atelier en ligne qui abordait le manifeste pour une sexualité satisfaisante par les femmes concernées par les mutilations génitales féminines, cet atelier reviens sur une question longuement abordée : Comment faire entendre ce manifeste qui traduit les besoins et demandes des femmes concernées à leurs partenaires ?

Les femmes concernées par les mutilations génitales féminines évoquent de plus en plus la fonction de désir sexuel et le besoin d’une sexualité de plaisir malgré les conséquences néfastes dues à leur excision. En faisant une séparation entre l’excision qui est ancrée dans le corps et le désir ou le plaisir qui concernent également le psychisme, les femmes concernées ont pu exprimer ce besoin, cette recherche d’une sexualité satisfaisante.

L’impératif à ressentir des sensations agréables, satisfaisantes durant un rapport est mis en avant par les femmes concernées pour ce faire, la place des partenaires et notamment à travers la communication est un facteur important dans ce processus.

Points forts de cet atelier :

  • Quelles places ont les partenaires dans cette sexualité qui se veut satisfaisante pour les femmes concernées par les mutilations génitales féminines ?
  • Comment la communication dans les couples contribue à répondre aux besoins et attentes des femmes concernées par les mutilations génitales féminines ?
  • Quelles spécificités y a-t-il à prendre en compte dans ce processus ?

 

Quelques bonnes pratiques

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Intervenant.e.s : 

  • Cendrine Vanderhoeven, sexologue, CHU Saint-pierre
  • Oumar Diallo, assistant social, Médiateur culturel à constats asbl et traducteur en santé mentale

 

ATELIER SEXO 6 : sexualité agréable et satisfaisante : « accompagnement et prise en charge psycho-sexologique des femmes concernées par des MGF pour se réapproprier leur corps »

 

Ce jeudi 07 décembre 2023 a eu lieu le sixième atelier de la série sexo des Stratégies Concertées de Lutte contre les MGF (SC-MGF). Celui-ci portait sur sexualité agréable et satisfaisante : « accompagnement et prise en charge psycho-sexologique des femmes concernées par des MGF pour se réapproprier leur corps »

 

L’accompagnement basé sur une approche multidisciplinaire permet aux professionnelles/professionnels entre autres sexologue, psychologue … de travailler ensemble pour offrir à chaque femme concernée par les mutilations génitales féminines un accompagnement personnalisé répondant ainsi à ses besoin et attentes.

L’accompagnement sexologique permet aux femmes de se réapproprier leur corps, développer leur plaisir sexuel et ôter des douleurs souvent présentes lors des relations sexuelles et ainsi vivre une sexualité agréable et satisfaisante.

L’accompagnement psychologique quant à lui permet à travers l’histoire de chaque femme, d’identifier ses compétences, renforcer son estime d’elle-même, développer son sentiment de sécurité, et l’aider à traverser les émotions que ses expériences passées ou actuelles suscitent.

Cet accompagnement psycho-sexologique ne se limite donc pas à la résolution de problèmes immédiats, mais vise à créer un chemin vers un bien-être sexuel durable.

Cet atelier met en évidence comment accompagner les femmes concernées par des MGF à se réapproprier leur corps et ainsi favoriser une sexualité agréable et satisfaisante à travers la prise en charge psycho-sexologique.

Intervenantes:

  • Cendrine Vanderhoeven, sexologue, CHU Saint-pierre
  • Fos Mohamed Nur, animatrice communautaire GAMS Belgique

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