À la découverte du CERE et son engagement pour la formation des professionnels de l’enfance sur des sujets sensibles comme la maltraitance infantile et l’excision.

 

Le Centre d’Expertise et de Ressources pour l’Enfance (CERE) est un acteur engagé dans la promotion du bien-être des enfants et des adolescents, ainsi que dans la sensibilisation des adultes aux enjeux qui les concernent. Sous la direction d’Annick Faniel, sociologue passionnée par les questions de développement de l’enfant et de sexualité, le CERE s’emploie depuis plusieurs années à fournir des ressources et des formations pertinentes.

Situé à Bruxelles, le CERE fonctionne à la fois comme un centre d’éducation permanente destiné aux adultes, notamment aux étudiants, et comme un lieu de réflexion et d’action sur les diverses problématiques touchant à l’enfance et à l’adolescence. Ses domaines d’intervention sont vastes, allant du développement de l’enfant à l’éducation, en passant par la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’équipe du CERE aborde également des sujets tels que l’école en plein air et la restauration collective dans les crèches, en accordant une attention particulière à l’actualité et aux besoins émergents.

Depuis sa création en 2006, le CERE s’est engagé dans la formation des professionnels de l’enfance, notamment sur des sujets sensibles comme la maltraitance infantile et l’excision. En partenariat avec des organisations telles que le Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS), le CERE a développé des analyses approfondies sur des thèmes comme les mutilations génitales féminines (MGF) en Belgique, mettant en lumière leur impact sur le développement des enfants.

En plus de ses activités de sensibilisation et de formation, le CERE participe activement à des initiatives de lutte contre les MGF, en développant des outils pratiques avec d’autres professionnel.le.s au sein du Réseau des Stratégies Concertées de lutte contre les MGF.

 

Au-delà de son engagement dans la prévention des violences et des discriminations, le CERE porte une attention particulière à la promotion d’une vision positive et éclairée de la sexualité de l’enfant. À travers ses formations, ses publications et ses rencontres avec les parents, le CERE cherche à démystifier les tabous entourant ce sujet et à donner aux enfants les moyens de s’exprimer et de comprendre leur propre développement psychosexuel, essentiel à la construction de leur identité et de leur bien-être comme le démontre cet entretien avec Annick Faniel.

 

 

Bonjour Annick, peux-tu te présenter ?

Je suis Annick Faniel, sociologue et responsable du CERE , j’ai un parcours varié mais depuis très longtemps je m’intéresse aux questions de la sexualité des enfants de leur développement et ça m’a amené donc sur les questions de genre au sein du CERE à développer cette thématique de manière large.

 

 

Quels sont les efforts déployés par le CERÉ pour sensibiliser et former les professionnels de l’enfance à la prévention de la maltraitance infantile ?

Nous écrivons :  il y a énormément d’analyses et d’études sur notre site et nous donnons des formations aux professionnels de l’enfance Quand je suis arrivée au CERÉ donc en 2012 pour ma part, le CERE est né en 2006 on donnait déjà des formations la formation, notamment voir et recevoir la maltraitance, donc qui concerne la maltraitance infantile.

 

Quelles actions spécifiques ont été entreprises par le CERE, notamment par toi, pour intégrer la question de l’excision dans vos actions ?

Dans le cadre des formations que nous donnions aux professionnels certain emmenaient questions comme l’excision, avaient des questions par rapport à des situations qu’ils vivaient ou qu’elles vivaient et nous avons décidé pour ma part, c’est moi qui ai pris ce sujet en charge, nous avons décidé de contacter le GAMS Belgique à travers Fabienne Richard, sa directrice et de là, nous en avons rédigé une analyse justement dans l’objectif d’informer de documenter la population que ce soit les parents que ce soit les professionnels de l’enfance sur à propos de l’excision en Belgique.


Comment l’analyse menée par le CERE sur les mutilations génitales féminines en Belgique met-elle en lumière l’impact de cette pratique sur le développement de l’enfant, en adoptant une perspective centrée sur le regard et le développement de l’enfant ?

Alors l’analyse s’intitule les mutilations génitales féminines en Belgique et le développement de l’enfant puisque nous abordons toujours nous abordons les thématiques à partir du regard et du développement de l’enfant.

Donc, cette analyse, nous l’avons produite en 2015, elle est toujours accessible sur notre site, elle nous a permis de rencontrer le GAMS Belgique et de commencer nos collaborations. C’est ainsi que nous avions par la suite été invités à rejoindre les stratégies concertées de lutte contre les MGF en participant à une assemblée générale.  Je pense que c’était en 2016-2017 et nous avons participé à un atelier justement sur le développement de l’enfant par rapport à ces questions et de cet atelier est ressorti le souhait l’envie des professionnels d’avoir une formation concernant justement le développement dit psychosexuel de l’enfant et nous avons dès lors collaboré ensemble à cet effet donc pour pouvoir proposer une formation qu’on a donnée quatre ou cinq fois en fédération Wallonie-Bruxelles.  C’était une très belle expérience avec de très beaux retours et donc vraiment consacrée et destinée aux professionnels qui travaillaient avec le GAMS Belgique .

À la suite de ça, nous participons également aux ateliers thématiques organisé par les SC-MGF avec des personnes, des parents qui s’interrogent, justement, à propos du développement, des parties génitales de l’enfant (fille).

Quel a été le contenu et l’impact de l’atelier organisé par le CERE en collaboration avec les parents concernant le développement de leurs enfants et la prévention de l’excision ?

Ainsi, lors de cet atelier, des parents résidant en Belgique ont exprimé leurs préoccupations concernant le développement de leurs enfants et leur désir d’obtenir des informations pour éviter l’excision de leurs filles. Nous avons organisé cette séance qui a suscité un retour très positif, avec des témoignages émouvants et des échanges constructifs. Cette expérience a renforcé notre collaboration et notre engagement continu avec les stratégies concertées et le GAMS Belgique au fil des années.

Vous avez mentionné des outils sur lesquels le CERE a collaborer en tant que membre du réseau des SC-MGF peux-tu nous en dire un peu plus notamment selon quel rôle joue cet outil dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), et comment son développement s’intègre-t-il dans les stratégies concertées de prévention de l’excision ?

 

En collaboration avec les stratégies concertées de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), nous avons développé un outil appelé le détectomètre. Son objectif est de détecter et de sensibiliser dans le dialogue avec les parents les petites filles potentiellement concernées par un risque d’excision, une pratique strictement interdite en Belgique.

Le détectomètre permet aux professionnels de l’enfance d’alerter le GAMS Belgique ou les autorités compétentes si nécessaire. Cet outil a été soigneusement examiné et est présenté lors de nos formations.

En parallèle, dans le cadre des SC-MGF, nous travaillons sur un autre outil d’accompagnement destiné aux visites médicales obligatoires dans le cadre de la prévention de l’excision. Cet outil vise à rendre ces visites plus confortables pour les parents, les filles, les jeunes filles et les professionnels de l’enfance.

 

Comment le CERE intègre-t-il la prévention des mutilations génitales féminines dans ses activités, en tant que centre d’éducation permanente et opérateur de formation ?  Et quel est l’accent mis sur la sensibilisation et l’information à la fois des adultes et des enfants?

 

La prévention des mutilations génitales féminines s’inscrit parfaitement dans la mission du CERÉ en tant que centre d’éducation permanente. Notre objectif principal est de documenter cette thématique afin de sensibiliser et informer les parents, les adultes en général ainsi que les étudiants, et de les outiller pour agir et réagir en cas de besoin. En tant qu’organisme formateur, nous dispensons des formations telles que « Voir et Recevoir la Maltraitance », ce qui nous permet d’être en contact direct avec les professionnels de l’enfance. Certains d’entre eux sont confrontés à des situations d’excision ou de risque d’excision chez les bébés ou les jeunes filles, et notre rôle est de les soutenir dans leur action. Depuis 2015, nous avons consacré une attention particulière aux mutilations génitales, en communiquant, en nous documentant et en intégrant régulièrement ces informations dans nos formations. Nous accordons une importance primordiale à la prévention et à l’information, à la fois auprès des adultes et des enfants, car nous constatons que ces derniers sont souvent négligés dans les discussions sur la santé sexuelle.

 Nous nous efforçons donc de donner une voix à ces enfants à travers nos diverses initiatives, dans le but de démystifier et d’informer sur la sexualité de l’enfant, un aspect essentiel de leur développement personnel et identitaire.

 

 

 

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